

Revue Francophone de Recherche sur
les Occupations – Anno 2151
Nicolas Kühne, University of Applied Sciences and Arts
Western Switzerland
Les pages qui suivent ont été reconstituées sur la base des fossiles numériques retrouvés dans les
décombres RTZ21Z61, lors du Grand Ménage réalisé le 2.3.2231 par l’équipe Mangeshkar dans les décombres de Paris Cité. Certains éléments numériques n’ont pas pu être décodés. Il s’agit de manuscrits qui devaient être publiés dans la Revue Francophone de Recherche sur les Occupations, Volume 110, Numéro 2, du
printemps 2151.
Editorial
TITLE : THE ODYSSEY OF THE GREAT AFTER
Auteure : Clarisse Meier
C’est mon dernier éditorial. Quelle aventure. Cinquante ans à la direction collégiale de la Revue Francophone de Recherche sur les Occupations. Quelle belle histoire. Et que de changements, que de bouleversements. Il y a 100 ans encore, nous vivions les débuts du « post-humanisme ». Nous ne nous entendions pas encore tout à fait sur la définition du mot à l’époque. S’agissait-il d’humains améliorés par la biotechnologie et les sciences de l’informatique ? S’agissait-il de sortir de 5000 ans de logique humano-centriste ou anthropocentriste ? Selon les champs disciplinaires chacun voyait midi à sa porte. C’était l’air des « post », derrière le posthumanisme, le post-numérique, le post-constructivisme, le post-narrative, le post-patriarcat, le post-spécisme. Que de chemin parcouru. Avec l’avènement du « Grand Post », du Grand Après de la fin du siècle passé, tout était prêt pour la Grande Reconstruction. Quel chantier ! Après le Grand Ecroulement, il nous a fallu rebâtir une société totale, durable et inclusive. Mais il nous a fallu aussi rebâtir une société de la connaissance différente. Une société où la connaissance ne devait plus être un bien à produire et à échanger mais un bien commun à co-dé-reconstruire continuellement. Une société où les savoirs ne servent pas à disqualifier, à hiérarchiser et à assujettir, mais à construire des connaissances intégratives, non-dissociatives ou – pour reprendre un mot antique – un savoir réellement globoholistique. Mais est-ce seulement possible ? Nous n’en sommes qu’au début après tout. Nous faisons nos tous premiers pas d’espèce connaissante. Nous n’avons que quelques milliers d’années derrières nous. Une paille. Après avoir été perduexs dans l’egocentrisme infantile de nos premiers millénaires, le Grand Trou nous a donné l’occasion de naître à nouveau au monde, de naître à un monde nouveau dans lequel nous sommes le tout et le tout est nous. Mais quelle douleur ! Accepter que nous ne sommes pas des individus, que nous ne sommes pas séparés, que nous ne sommes pas maitres de nous-mêmes. Fini le temps de l’individualisme, du dualisme cartésien, de la séparation, de l’instrumentalisation du monde. Fini aussi les anciennes disciplines académiques, tombées dans le gouffre, emportées par la fin de l’humanisme. Voilà qui porte matière à réflexion : penser que l’humanisme et son objectif d’épanouissement individuel de l’être humain était considéré comme un progrès au 19ème et au 20ème siècle. L’humanisme. La quintessence de l’ego-culture et de la disjonction, de la vie éprise de mort. Bref, quel bonheur de pouvoir respirer l’air pur et vivifiant du Grand Changement et de constater que des concepts intégratifs comme celui d’Occupation, inventé au 20ème siècle, ont finalement été des ressources très utiles pour affronter ces chambardements. Et c’est un peu de cet air pur que nous proposons à la la lecture de cette nouvelle édition de la RFRO, avec 17 articles dont 3 « revues de mise à jour », elles aussi inventées après le Grand Trou pour en finir avec la compétition éditoriale. Dix-sept articles intégratifs, qui viendront enrichir nos réflexions collectives comme Praticiens de la Grande Santé, comme personne, comme membre communautaire ou comme artefacts numériques. Parmi eux un article fort intéressant et novateur sur les mécanismes de dégenrification, toujours encore cours, dans les communautés francophones de Suisse centrale et un autre sur l’utilisation de la poésie logique dans l’expression des résultats de la recherche sur les occupations quotidiennes.
Bonne lecture.
TITRE : DEUX SIÈCLES D’APPROCHE TRANSACTIONNELLE DANS LE DOMAINE DE LA GRANDE SANTÉ. EST-IL TEMPS DE CHANGER ? REGARDS CROISÉS
Auteur·icexs : Collectif 456987
Résumé
Introduction
Voilà plus d’un siècle que l’approche transactionnelle (AT) est devenue la colonne vertébrale des pratiques de la Grande Santé, et plus de deux qu’elle est née, dans l’Amérique industrielle et industrieuse du début du 20ème siècle. Alors qu’elle est encore présentée comme la référence absolue pour les Grandes professions, qui comprennent comme chacune le sait les anciennes professions de la santé, de la médecine et du social, l’heure semble venue de nous interroger sur la place qu’elle a aujourd’hui dans les pratiques centrées sur les occupations, dans les régions libres de Francophonie.
Question de recherche
Quelle sont les regards portés par les acteurixes de la Grande santé en occupation sur l’approche transactionnelle dans les différentes régions libres de Francophonie ?
Méthode
La méthode des phénoménologies croisées a été sélectionnées pour construire des représentations intégratives actualisées (Norbert, 2066) avec 15 groupes autonomes de 10 régions libres de francophonie
de 3 continents. Elle a intégré dès le début du projet les Grandexs professionnelles (GP), les représentantexs du MAC (le Monde Animal Complet), les représentantexs du MoCo (Monde Construit), les Personnes Concernées (PC).



Résultats discutés
Les « regards croisés » ont permis de mettre en évidence que l’AT est encore considérée comme la meilleure manière de construire des relations riches, dynamiques, respectueuses des différentes sphères de la vie animale, des artefacts, des personnes et de leurs histoires imbriquées. L’analyse intégrative à permis de mettre en évidence les thèmes saillants suivants : 1) le partage continu de l’expérience et la traduction permanente des mondes ; 2) l’équilibre occupationnel total, incluant toutes les espèces;
4) le plaisir de l’imbrication continue ; 4) des paysages à construire encore et ; 5) un besoin insatisfait de hauteur. Les représentantexs des artefacts ont mentionné que le monde construit peinait encore à trouver sa place comme composantes ordinaire de l’expérience collective et qu’un vaste continent de nouvelles manières de décrire les expériences était encore à construire, notamment pour des objets moins conscients que les IA.
Conclusion
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TITRE : COOPÉRATION ET CO-OCCUPATIONS ENTRE ANIMAUX HUMAINS ET NON-HUMAINS APRÈS 100 ANS D’ANTISPÉCISME : UNE REVUE DE LA PORTÉE
Auteur·icexs : Collectifs 1223 et 456398
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Introduction
Après le Grand trou, l’émergence d’une nouvelle société basée sur la sobriété intempérante (le fameux motto Valreschien « De modestes ressources savourez dans l’exubérance ») a été lent. Elle a pu s’appuyer sur la reconstruction d’une économie agricole de proximité, durable. Elle a été aidée en cela par l’énergie renouvelable fournie par le soleil, la terre, le vent et les courants d’eau. Mais elle était aussi fondée sur l’utilisation d’animaux de rente et de trait, comme elle existait avant l’ère industrielle. Depuis la seconde révolution écologique, ces pratiques spécistes sont en voie de disparition, en même temps que disparaît peu à peu la notion « d’animal de compagnie », qui était essentiellement de l’exploitation anthropomorphisée. L’idée que l’existence humaine doit engendrer aussi peu de souffrance possible pour d’autres êtres sentients est aujourd’hui un lieu commun. Mais la construction d’un nouveau chemin basé sur la coopération entre animaux humains et non-humains – plutôt que sur l’exploitation, la domination et la souffrance – reste encore largement à construire.
But de l’étude
Cartographier la recherche sur la coopération entre animaux humains et non-humains et sur
les co-occupations
Méthode
L’ensemble de la littérature de recherche, de la littérature communautaire a été analysée au moyen d’une boîte d’Al-Khwârizmî. Les résultats ont été synthétisés et crunchés par la méthode de la symbiose.
Résultats
Les données ont été extraites de 4186 travaux. Ils peuvent être répartis en trois groupes. Le premier porte sur les travaux réalisés sur la communication avec des êtres à vie sociale narrative élaborée, tels que les grands singes (comme les chimpanzés et les gorilles), les éléphants, les cétacés (comme les dauphins et les cachalots). Dans ce cas, les travaux portent sur la réalisation commune d’occupations de détente et de jeux (notamment avec les dauphins) et – dans le cas des éléphants – sur l’échange de services (nourriture et soins contre travaux de force). La communication est fondée sur la médiation numérique et les agents interlinguistiques qui permettent un échange intersubjectif authentique, de personne humaine à personne non-humaine (au moyen d’UniComBoxes) . Le deuxième porte sur des animaux sociaux à conscience non-narrative, mais à vie sociale egocentrée/stéréotypée, comme certains mammifères (par exemple, bovins, ovins, caprins, équidés), des oiseaux (poules, corvidés) qui partagent essentiellement avec les animaux humains une relation commensales ou synanthropiques. Dans ces cas, la médiation numérique n’est pas possible et les co-occupations sont limitées à l’application des schémas comportementaux d’interaction inter-espèces préconstruits au cours des dernières décennies par les sociétés mixtes MAC (Monde Animal Complet) et MoCo (Monde Construit). Enfin, le troisième groupe porte sur des animaux à vie sociale faible/absente, sans conscience narrative, avec lesquelles les interactions directes son faibles et l’échange intersubjectif inexistant. Ils sont en principe exclus des approches co-occupationnelles, notamment pour leur éviter des préjudices par anthropomorphisation.
Conclusion
De nombreux moyens existent aujourd’hui pour enrichir l’intégration des animaux humains et non-humains dans des occupations harmonieuses, respectueuses des spécificités de chaque espèce. Il est toutefois étonnant de constater que malgré l’existence de définitions modernes de la « Vie » qui intègrent les artefacts numériques du monde construit dans la définition des animaux, le domaine des occupations inter-espèces
est encore largement dominé par un paradigme désuet qui exclu les être numériques des co-occupations inter-espèces.
La suite des données est illisible avec les moyens numériques disponibles aujourd’hui.
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